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Guérir d'un chagrin d'amour

De la souffrance à la croissance

Toute rupture décidée ou subie entraîne des réactions* psychologiques, physiques,  affectives ou comportementales, qui peuvent rapidement ou très difficilement être surmontées. Elle nous met au contact de notre besoin d’aimer et d’être aimé, et nous confronte à la peur de la solitude, c’est pourquoi tant de couples demeurent ensemble en étant malheureux.

 

La rupture nous oblige à différencier les fantasmes de la réalité et à remettre en question nos perceptions de l’amour et du couple. Certains y parviennent facilement, le deuil de la relation devient alors une occasion de vie nouvelle et un apprentissage aux renoncements nécessaires.

 

D’autres échouent et voient alors une partie de leur joie de vivre disparaître, ils ont l’impression de mourir peu à peu. D’autres encore repartent à la recherche d’une nouvelle passion qui comblera (temporairement) leur vide intérieur.

 

L’initiateur de la rupture vivra un moment déchirant avant de prendre sa décision, alors que l’abandonné le vivra après l’annonce du partenaire. Sa réaction peut aller de la tristesse devant la fin d’un projet de vie commun, à une véritable douleur morale, remplie de désespoir et d’anxiété, pouvant conduire à l’irréparable.

 

L’intensité de cette réaction dépend du type de personnalité et de la durée de la relation. Elle dépend aussi de l’expertise de la personne, une troisième séparation risque d’être moins traumatisante que la première pleine d’amour, mais pas que…une nouvelle séparation augmente le sentiment d’abandonnique et instaure un sentiment d’échec relationnel difficile à gérer.

 

La rupture est un moment de souffrance mais se révèle également un moment de croissance, amenant des changements stimulants, vers la résilience*.

 

L’abandonné a souvent l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds, qu’il perd l’équilibre, que tout s’écroule autour de lui, surtout lorsque sa capacité d’amour est intacte…Durant cette période il semble gelé, sans émotions…

 

Cette sidération psychologique peut se manifester par une espèce de paralysie ou au contraire une grande agitation. Il peut ressentir un profond sentiment de rejet et de dévalorisation, conduisant au vide de la perte. Il ressent une forte tension émotive qu’il aura tendance à contrôler s’il s’agit d’un homme, une femme exprimera plus facilement ses sentiments et osera montrer ses larmes.

 

Les symptômes physiques et psychologiques apparaissent, la perte de son rêve initial mine tranquillement ses forces et différents troubles fonctionnels émergent : perte d’appétit et de libido, insomnie, difficultés de concentration, attitude morose, baisse de rendement au travail, voyages dans la lune…cette tension soutenue trop longtemps provoquera des maux de tête, des maux de dos, des courbatures.

 

L’estime et la confiance en soi en prennent un coup, et les relations avec l’entourage et au travail en pâtissent forcément. Le pourquoi devient obsédant et compulsif, cette rumination continue de gruger ses énergies et aggrave son état dépressif.

 

Cette nouvelle peine d’amour ravive les anciennes et ranime les traumatismes infantiles de rejet et d’abandon.

 

La phase d’acceptation de la rupture est le seuil vers un nouvel horizon. Lentement l’abandonné réorganise sa vie en fonction de la perte. Un chapitre de vie se termine et un nouveau peut s’écrire.

 

Symptômes physiques :

 

Sensation de perte d’équilibre, crampes intestinales, nausées et diarrhées, maux de tête et de dos, courbatures, indigestion, insomnie, fatigue intense, perte de poids, perte de libido ou au contraire libido exacerbée, hypertension, agitation, troubles cardiaques, extrasystoles.

 

Symptômes psychologiques :

 

Anxiété, tristesse, angoisse, colère, rage, dépression, décompensation, abattement, repli sur soi, asociabilité, réactions paranoïdes, perte d’estime de soi, perte de confiance en soi, idées obsédantes, dévalorisation, nostalgie, mutisme ou volubilité, troubles comportementaux, comportement à risque, protestations, difficultés d’attention et de concentration, rumination, suicide, précédé ou non de meurtre.

 

Les stratégies pour survivre à la rupture

 

Pour accélérer le décrochage : Dressez une liste écrite de tous les moments difficiles vécus avec votre partenaire, et établissez la liste de ses défauts, de cette manière vous conditionnez votre cerveau à associer votre ex-partenaire au déplaisir, ce qui pousse votre corps à produire des toxines (que vous pourrez éliminer) au lieu de la dopamine (hormone de l’extase et du bonheur).

 

Vous pouvez également recenser les conséquences négatives de votre rupture, de manière à stimuler votre colère plutôt que de l’agressivité. En effet, la colère est une émotion réactionnelle qui nous sert à marquer l’envahissement de notre territoire ou un conflit de valeurs, c’est une énergie vitale mise à notre disposition de nos besoins pour la recherche de leur satisfaction. A cet égard il est indispensable d’exprimer et d’évacuer votre colère de manière saine, ma petite astuce (prenez un coussin et lancer le vers le sol en criant ou en expirant le plus fort possible)

 

Le canadien Jacques Martel a conçu un exercice symbolique et spirituel que je vous propose d’expérimenter, il s’agit des Bonhommes allumettes (voir ses 2 vidéos sur YouTube)

 

Il est préférable en cas de rupture de conserver vos activités, professionnelles, culturelles, sociales. Une rupture n’est pas une tare, beaucoup d’entre nous sont passés par cette expérience douloureuse. Plus vous vous sentirez compris et soutenu, plus rapidement vous vous en sortirez. De la même manière, si vous avez investi équitablement les 4 domaines de votre vie : privé, professionnel, parental, partenaire, la perte de l’une de ces dimensions, quoique douloureuse, ne signifiera nullement la fin du monde, seulement la fin d’un monde ou d’une dimension de ce monde.

 

L’amour donne un sens et du piquant à la vie, il est une source d’énergie incroyable et nous rend la vie tellement plus agréable.

 

Il est primordial de vous délier complètement de cette relation, émotionnellement, avant de pouvoir vous relier sainement et en toute conscience à une autre. Ne négligez pas la phase d’expression de votre souffrance, de votre peine, elle est légitime…pensez à consulter un psychologue qui vous aidera à prendre conscience des points suivants :

 

ü  La dynamique relationnelle qui a provoqué la rupture, et de votre responsabilité dans cette dynamique.

 

ü  Vos scénarios relationnels destructeurs répétitifs s’il y a lieu

 

ü  La différence entre la dépendance émotive et l’amour véritable

 

ü  Vos fausses croyances concernant l’amour et la vie du couple

 

ü  L’influence de votre passé sur le choix de votre ou vos partenaires

 

ü  Ce qu’il faut faire et ne plus faire pour être ouvertement heureux en couple à long terme.

 

Je suis persuadée pour ma part que L’acceptamour est la clé d’un cœur libre

 

Apprendre à s’aimer soi-même est le plus grand Œuvre de notre vie, ainsi nous sommes à nous-même notre propre refuge

 

 

 

Résilience : Boris Cyrulnik a défini le concept de résilience comme la capacité à prendre acte du traumatisme, sortir de la dépression consécutive, pour survivre et souvent, mieux vivre. Certains d’entre nous possèdent une faculté de résilience quasi naturelle, mais pour la plupart, il faudra un long chemin d’éveil et de compréhension.